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Tue, Mar

Le sommet d’Abidjan, un test pour la cohésion de l’Union africaine

Depuis le retour du Maroc au sein de l’organisation panafricaine en janvier, les couacs se sont multipliés au sujet de la question sahraouie.

 

Finalement, ils seront tous là. Le roi du Maroc, Mohammed VI, participera en personne au sommet entre l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) qui se tient les 29 et 30 novembre à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le souverain est même arrivé chez son allié ouest-africain quelques jours à l’avance. Les représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) y seront aussi. Ce n’était pourtant pas acquis.

Alors que la rencontre est censée réunir des représentants des deux continents, la participation de la RASD est restée pendant plusieurs semaines en suspens : bien que membre de l’UA, elle n’avait pas reçu d’invitation de la part de la Côte d’Ivoire, pays hôte du sommet.
« La castagne à chaque sommet »

Après des semaines de crispations, un accord a été trouvé : c’est l’UA, et non la Côte d’Ivoire, qui a adressé une invitation à la partie sahraouie. Mardi 28 octobre, Moussa Faki Mahamat mettait fin à la polémique. « Tous les Etats membres seront présents », tweetait l’ancien ministre tchadien. Fin du psychodrame. Le conflit de fond, lui, reste entier.

Cet épisode n’est en effet que le dernier d’une série de couacs qui ont secoué les couloirs de l’organisation panafricaine depuis janvier. « Depuis que le Maroc est revenu, c’est la castagne à chaque sommet », note une source ivoirienne.

La réintégration du Maroc au sein de sa famille africaine était pourtant très attendue. Il y a trente-trois ans, le roi Hassan II avait décidé de quitter ce qui était alors l’Organisation de l’unité africaine (devenue l’Union africaine en 2002) pour protester contre la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Pour la monarchie, il n’était pas question de siéger aux côtés de cette entité qui défie la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, qu’elle contrôle de facto à 80 %.